Guinée : Le grain de la zizanie est ainsi semé dans les cœurs

À la veille de ces élections législatives et référendaire, la situation est grave et interpelle le sens et la mesure de notre responsabilité historique

Aucun responsable politique, religieux ou administratif conscient ne peut éviter de se poser des questions au moment où, inexorablement, son peuple s’engage dans un processus électoral, en présence de données aussi conflictuelles sur le terrain du débat démocratique.

Depuis l’avènement de la Démocratie, avec son corollaire politique de multipartisme intégral, les guinéens se sont encore dessaisis de leur droit inaliénable d’exercice de leur liberté de jugement, pour entrer dans les « moules « idéologiques des partis politiques. 

En conséquence, le seul critère d’appréciation de tout événement et de tout fait quotidien et banal, de toute donnée humaine, est le critère politique. 

La jauge politique est devenue la référence commune et le dénominateur commun. 

Aujourd’hui, le guinéen apprécie son semblable selon le critère de son appartenance politique : est-il pour l‘opposition ou pour le régime en place? 

L’opposant politique incarne le mal, la corruption, l’irresponsabilité et l’incompétence, tandis que celui qui milite dans mon parti, incarne le bien, la vérité, la justice, la compétence et l’honnêteté.

Le grain de la zizanie est ainsi semé dans les cœurs.

Que le Seigneur donne force et patience à notre Peuple pour maitriser ses passions et pour nous faire préférer la tolérance et l’intérêt national à nos appétits de violence et nos intérêts politiques égoïstes.

©29 Août 1993 Extrait du message de Mgr Robert Sarah Archevêque de Conakry/Philippe Kourouma Évêque de N’zérékoré

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