Selon une étude du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) rendue publique ce mercredi, environ 90% de la population planétaire ont des préjugés envers les femmes. Et le plus étonnant, c’est que de nombreuses femmes font partie de ce pourcentage déjà alarmant.
L‘étude, publiée à seulement quelques jours de la Journée internationale de la femme (le 8 mars), étale tout un chapelet de préjugés fortement ancrés dans les esprits. Et ce ne sont pas les exemples qui font défaut.
Pour beaucoup, les dirigeants politiques et autres chefs d’entreprise sont meilleurs lorsqu’ils sont de sexe masculin. Ou encore, faire des études supérieures est plus profitable à un homme qu‘à une femme. D’autres vont encore plus loin, arguant que les hommes doivent être prioritaires sur les femmes, si certaines offres d’emploi se font rares sur le marché du travail.
Aujourd’hui, la lutte pour l’égalité des sexes passe par l’élimination des préjugés.
Les résultats de l‘étude du PNUD s’appuient sur une base de données issues de 75 pays, ce qui représente un total de 80% de la population du monde entier. Sans grande surprise, les pays à forte tendance patriarcale comme le Pakistan (numéro un mondial avec 99,81%), le Qatar et le Nigeria (deuxième ex æquo avec 99,73%) assurent le trio mondial.
Parmi les ‘‘bons élèves’‘, l’Andorre (27,01%), la Suède (30,01%) et les Pays-Bas (39,75%) se hissent au sommet mondial des pays ayant le moins de préjugés contre les femmes.
Pour le PNUD, “malgré des décennies de progrès”, la subsistance de “barrières invisibles” continue d’exister entre les gentes masculine et féminine.
Aujourd’hui, la lutte pour l‘égalité des sexes passe par l‘élimination des préjugés.,
selon Pedro Conceiçao, un dirigeant du PNUD, qui s’exprime ainsi dans un communiqué.
Appel lancé aux gouvernements
Il est d’ailleurs épaulé par son collègue Achim Steiner, qui pense que
Les efforts qui ont été si efficaces pour éliminer les disparités en matière de santé ou d‘éducation doivent désormais évoluer pour affronter des problèmes bien plus ardus : les préjugés profondément enracinés (autant chez les hommes que chez les femmes) contre une véritable égalité.
Comme solution, le PNUD demande aux gouvernements et autres institutions d’‘‘utiliser une nouvelle approche politique pour faire évoluer ces opinions et ces pratiques discriminatoires”.
L’un des objectifs visés par cette dernière proposition de l’institution onusienne est de faire reculer la statistique selon laquelle 28% de la population mondiale trouvent normal qu’un homme batte sa femme.
La lutte pour l‘égalité des sexes s’annonce improbable, car pour beaucoup, les charges financières qui incombent aux hommes dans la famille ne peuvent en aucun cas donner le droit aux femmes d‘être mises sur le même pied d‘égalité que ces messieurs.
Ajoutés à cela, les flagrantes différences physiques qui séparent les hommes des femmes, les travaux les plus éprouvants qui reviennent le plus souvent aux hommes et les traditions profondément ancrées, les préjugés et autres inégalités ont encore des jours heureux devant eux.
©Rodrigue Loué avec AFP