L’opposition ivoirienne a annoncé, mardi, l’échec du dialogue politique avec le Gouvernement et exprimé sa volonté de discuter directement avec le chef de l’État Alassane Ouattara.
L’opposition ivoirienne s’exprimait, mardi, lors d’une conférence de presse, tenue au lendemain d’une ultime réunion qui était censée entériner les différents points de dissension et d’accords sur le code électoral et qui s’est soldée par une clôture de ce dialogue, sans signature d’accord.
Le Gouvernement a fait la politique de la chaise vide. Les membres du gouvernement ont fui les débats. Le Gouvernement est incapable de mener les discussions. Nous voulons mener un dialogue direct avec le président de la République,
a déclaré le secrétaire exécutif en chef du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié au parti au pouvoir), Maurice Kakou Guikahuié, au cours de cette conférence de presse.
Ces faits confirment la volonté du pouvoir d’opérer un passage en force dans le processus électoral,
a, pour sa part, soutenu Armand Ouegnin, président d’EDS (coalition pro-Gbagbo).
Il a précisé, toutefois, que l’opposition participera à toutes les élections. « Il n’est pas question de les boycotter. Nous nous battrons pour que les élections soient transparentes et crédibles. Certains pensent que nous allons boycotter les élections. Qu’ils se détrompent », a-t-il soutenu.
Mardi, au cours d’une ultime rencontre avec l’opposition, le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, a clôturé le dialogue, précisant qu’il rendra compte des points discutés au chef de l’État, et que ce dernier avisera.
Parmi les points abordés lors de la discussion, Amadou Gon Coulibaly a révélé notamment, le financement préalable des candidats à la présidence de la République, le parrainage des candidats à raison de 2% des électeurs par région, le relèvement de la caution par candidat à 50 millions FCFA (82,5 mille dollars), la lutte contre le convoyage des électeurs, la baisse du pourcentage de voix exigible pour un remboursement de la caution exigée et la prise de dispositions pour réguler la transhumance politique.
De leur côté, les principaux partis de l’opposition ont dénoncé l’attitude du Gouvernement qui, selon eux, tente un passage en force.
Ils reprochent au gouvernement le fait qu’il ait mis de côté la question de l’indépendance de la Commission électorale, non consensuelle selon eux, la libération des prisonniers politiques, le dégel des comptes, etc… L’élection présidentielle aura lieu le 31 octobre 2020, selon le calendrier électoral.
©AA / Abidjan / Fulbert Yao